Bellet, Roger – Jules Vallès, Journalisme et Révolution, vol. 1 Agrandir l'image

Bellet, Roger – Jules Vallès, Journalisme et Révolution, vol. 1

Bellet, Roger – Jules Vallès, Journalisme et Révolution, vol. 1. 528 p. 36,59 euros

Plus de détails

36,59 €

En savoir plus

Jules Vallès fut journaliste par méfiance pour le Livre ; mais il garda la fascination du Livre et fit ses premiers livres, avant la Commune, avec des articles. Car le Journal n’attend pas, il vise des lecteurs tout proches ; le Livre attend toujours de lointains lecteurs. Le Journalisme fut sa vie : il commença d’écrire journaliste et il mourut journaliste. Le Journalisme fut son combat : contre lui-même, contre la censure, contre les autres écritures ; il combattit toute sa vie. Polémiste de naissance, c’est-à-dire d’éducation ; donc de destinée. Avant d’écrire pour, il écrivit contre. Luttant sans cesse contre la tyrannie du passé, du temps et des hommes passés, Vallès pensa et parla toujours « Révolution ». Plus que de Révolte : quoiqu’il sût être révolté. Non « révolutionnariste » pour autant. Car la Révolution politique, qui n’est pas sans Révolution sociale, se rencontre ; elle tombe, « événement » ; elle ne se décrète pas ; même ses signes sont trompeurs. Mais la Révolution littéraire, ou plutôt « culturelle », est presque imperceptible, et permanente : il faut en voir, en dire les signes ; c’est le niveau de l’écrivain-journaliste. 1871 fut – avec la Commune de Paris – la Révolution réelle, le présent absolu. Avant, Vallès désespéra de toute Révolution politique vraie, c’est-à-dire sociale : il chercha et trouva les signes d’une Révolution littéraire ou culturelle ; retour d’exil, après 1880, Vallès salua d’autres signes de Révolution littéraire ou culturelle. Le mot Révolution est bien le fil conducteur de son journalisme. Ce journalisme pivote autour de l’événement Commune, mais il reste fidèle à l’idée de Révolution ; dans l’exil, il se fait feuilletons pour donner un récit, qui va précisément des sourdes révoltes de l’enfance à une Révolution sociale proclamée, la Commune : c’est la « Trilogie » de Vingtras. L’Insurgé, livre lui-même pavé d’articles de 1871, justifie, en son début, à la fois l’écriture du Journal, du Livre et de la Révolution : « Avoue la joie que tu éprouves à te découvrir une famille qui t’aime plus que ne t’aima la tienne » (VI).