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De Khalil Bey, l’histoire de l’art aura surtout retenu et longtemps perpétué – grâce aux travaux de Francis Haskell, Bernard Teyssèdre, Michèle Haddad, Enis Batur ou Thierry Savatier – qu’il fut un collectionneur d’art météoritique dans le Paris du Second Empire, amateur de la peinture de Théodore Rousseau, Jean-Léon Gérôme, Alexandre Decamps ou Eugène Delacroix, mais aussi de
J.-A.-D. Ingres dont il posséda Le Bain turc ou de Gustave Courbet auquel il acquit notamment le sulfureux Sommeil (dit aussi Les Deux amies ou Paresse et luxure) et dont il détint, le premier et presque secrètement, L’Origine du monde. Mais, au-delà de ces détails, parmi les plus saillants d’une vie tumultueuse, la biographie et la personnalité de Khalil Bey ont été, sans relâche, confrontées à la légende qu’ont suscitée les éclats d’une existence fastueuse constituée en véritable geste et une fortune critique passée au filtre de l’orientalisme comme imaginaire occidental.
Bertrand Tillier est professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches portent principalement sur les rapports entre arts et politique, sur l’histoire de la caricature et sur la réception critique et l’historiographie de la peinture au xixe siècle. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, articles et contributions à des catalogues. Il a aussi établi l’édition critique de textes de George Sand, Jules Castagnary, André Gill, Remy de Gourmont ou Léon Rosenthal. Conseiller scientifique et commissaire d’exposition, il codirige avec Myriam Tsikounas la revue interdisciplinaire Sociétés & Représentations (Publications de la Sorbonne).
128 pages et 16 pages hors texte
isbn 978-2-35548-113-0