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L’édition française a beaucoup changé depuis le début des années Apostrophes. Dans les années 1970, « la galaxie Gutenberg », encore largement artisanale et familiale, est engagée dans une politique de qualité. Mais la distribution s’industrialise et l’influence des médias de masse s’accroît ; elle doit alors se tourner vers le grand public au moment où de puissants groupes industriels et financiers investissent dans le livre. Les séries d’avant-garde, les publications de prestige sont abandonnées au profit de fast books chroniques partout avec ferveur. La littérature française elle-même, insensiblement, se fait plus informelle ; les auteurs pour beaucoup livrent des productions relevant du « degré zéro de l’écriture », présentées comme des œuvres dignes du prix Nobel. Face à la montée de la standardisation des lettres, de jeunes et moins jeunes éditeurs, dans de petites comme dans de grandes maisons, résistent au formatage et cherchent à préserver le goût des beaux textes. Toutes ces années sont aussi marquées par une intense création, de grandes innovations et des publications audacieuses, surprenantes, inventives.