Colin, René-Pierre – Tranches de vie. Zola et le coup de force naturaliste

Une affaire depuis longtemps réglée. Lorsqu’un roman ou un film villégiature dans les latrines, quand il nous promène dans la zone et cueille ses fleurs sur les décharges publiques, cela s’appelle du naturalisme. Naturalisme aussi, toute complaisance dans le terre-à-terre, toute plate évocation du quotidien. Qui oserait aujourd’hui s’en réclamer passerait pour un niais, un attardé. Les naturalistes furent, c’est entendu, des écrivains bornés et myopes. Leurs grosses ficelles ? De la publicité, des coups médiatiques pour attirer le chaland. Le lecteur moderne est sans naïveté : il laisse ces roublardises au magasin des accessoires et continue à lire Zola, Maupassant et Huysmans en écartant l’encombrant bagage idéologique dont de puissants augures l’ont averti qu’il fallait rire. Soit.