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Céline, dans Bagatelles pour un massacre, se réfère abondamment à la presse du moment, et il ne se cache pas d’emprunter à de plus « savants » que lui la documentation sur laquelle il s’appuie. Sans être précis sur ses sources, il en dit presque toujours assez pour permettre à une recherche patiente d’aller y voir de plus près. C’est ce qu’a fait Alice Kaplan, et le travail en valait la peine. Il éclaircit à lui seul la question restée jusqu’à présent confuse des relations de Céline avec un certain nombre d’officines de propagande qui prolifèrent à Paris en cette année 1937. Traçant les contours de ce morceau rapporté de la culture de Céline, il permet d’abord de discerner ce qui est et ce qui n’est pas de Céline dans Bagatelles. Mais les choses ne sont pas aussi simples, car citer, abréger, parfois modifier, fait aussi partie du travail d’écriture, sans compter la mise en épigraphe, comme pseudo-citations, de phrases qui sont de Céline lui-même.
Les textes ici se suffisent à eux-mêmes. Après les avoir présentés, Alice Kaplan leur laisse la parole pour nous éclairer sur cet aspect encore négligé de la démarche de Céline dans les pamphlets.