L’Année Céline 1997

L’année 1997 aura été celle de la publication de deux livres annoncés dans leur titre comme consacrés à Céline et appelés par là à prendre place dans la bibliographie critique célinienne, mais qui tendent l’un et l’autre à dénier une valeur littéraire à tout ou partie de l’œuvre romanesque de Céline. Avec eux, il ne s’agit plus, ni d’une condamnation des déclarations racistes et des pamphlets qui les contiennent, ni même d’un rejet a priori, du fait de ces positions, du reste de l’œuvre en dépit de sa valeur, mais de l’intention de l’œuvre et de sa valeur même. Il va sans dire qu’une entreprise comme celle de L’Année Céline s’inscrit aux antipodes de cette réduction de Céline à une idéologie, et contre elle. Car, quel sens y aurait-il à s’intéresser à une œuvre, aux manuscrits à travers lesquels elle s’est écrite, aux textes secondaires qui l’entourent, à ses à-côtés, aux études et aux échos qu’elle suscite, si cette œuvre n’était pas avant tout celle d’un écrivain ?